J’ai Marché avec mes Oreilles

 

Est-ce à cause la pleine lune d’hier

Si je raconte ce qui m’est arrivé, on ne me croira pas,
alors je vais essayer de l’écrire.

Cette nuit, un vendeur est venu frapper à ma porte.
Je lui ai ouvert,
il était maquillé d’un rouge à lèvres de couleur tellement vive que j’en avais mal aux yeux. J’ai du mettre mes lunettes de soleil pour pouvoir le voire.
Il était vêtu d’une grande cape ornée de fleurs d’or, avec de longues bottes pointues.
Son sac en poils d’ours blanc était rempli de choses emballées.
Je savait que c’était pour rendre heureux les gens qui lui ouvraient la porte de leur cœur.
                                                                                                                                                   
Il m’a parlé du feuilleton que je n’avais pas vu et de l’actualité.
Je lui faisais répéter parce que je ne comprenais pas tout.
Il parlait comme des notes de musique,
et comme je n’y connais rien en musique, je lui faisais répéter encore.
Il m’a montré la douche avec son doigt crochu pour me dire d’aller dans le lave-bonhomme.
Et il a encore dit une phrase que j’ai méditée sous l’eau
- tu es désinséparable du séparable
Je n’ai toujours pas compris ce que ça voulait dire

Donc, après la douche, je suis revenu m’assoir devant l’écran de mon ordinateur.
Le feeling passait bien avec lui,
et quand je lui ai proposé un verre à boire,
il m’a touché le nez en faisant passer une allumette devant l’écran.
Il m’a demandé si je connaissais la 1ere dame du monde ?
Je lui ai dit que non, que je ne connaissais même pas la reine d’Angleterre
Il me dit encore que l’on ne pouvait changer le monde, mais qu’on pouvait changer le monde d’une personne.
J’ai voulu sortir mon Smartphone pour avoir 1 photo, mais il y a encore des gens qui ont franchit ma porte et il a été cassé.
                                               

Est ce qu’ils étaient des anges ridicules pour faire les comptes du bonheur ?

Et on a du fuir au grenier,
mon oiseau ne toussait plus et il s’est mis sur mon épaule comme pour me garder.
Le vendeur me dit encore :
- allonges toi (d’un ton dure mais rassurant)
et je me suis mis à plat ventre sur le vieux parquet du grenier rempli de poussières.
PIAF faisait des petits Cui-Cui pour me rassurer.
J’ai ressenti un léger mouvement d’air de la cape du vendeur qui s’approchait.
- à toi maintenant de passer à l’action !
mes oreilles ont commencé à grandir jusqu’au moment que j’ai pu me redresser.

Quelle surprise !
j’avais les pieds en hauteur et la tête en bas.
Je me suis rendu compte que je commençais à marcher avec les oreilles
et je suis descendu chez moi.
Tout le monde a fuit en me voyant…
PIAF me faisait des chatouilles en me picorant la plante des pieds,
ça faisait du bien  de me tordre de rire.
J’ai regagné mon lit toujours sur mes oreilles pendant que le vendeur repartait.
J’ai crié pour lui dire que j’espérais le revoir un jour.

Il me répondit avant de refermer la porte :

- tu as 2 oreilles, tu as une bouche
- tu dois écouter 2 fois plus que parler pour avancer
Il devait être un messager pour moi tout seul
Je n’ai quand même pas compris beaucoup de chose avant de m’endormir.